Pourquoi créer une association ?

Donnez un projet à vos idées

Il y a de très bonnes raisons, mais aussi de « faux bons prétextes » pour créer une association, je vous en parle sans filtre, pour vous-même ou ceux qui voudraient suivre vos pas sans claires notions de ce qu’est l’engagement associatif.

Quelles sont les bonnes raisons pour créer une association, et les écueils dans lesquels ne pas tomber?

Il y a trois grandes conditions à remplir si vous souhaitez créer une association

1. Vous ne voulez pas faire ce projet seul, vous avez besoin d’autres personnes pour avancer et êtes prêts à les accueillir dans votre projet

2. Vous avez réellement à coeur d’impacter votre public et « changer le monde » à votre échelle, derrière votre projet associatif il y a un véritable engagement citoyen

3. Votre projet se place dans un domaine « non commercialisable », c’est à dire que vous ne pourrez pas être en concurrence avec des entreprises notamment locales. C’est un point très important qui a trait à la fiscalité (voir lien en ressource, bas de page).

En miroir de ces points, quelles sont les raisons pour lesquelles il est déconseillé de créer une association?

1. Vous avez un concept exclusif dont vous considérez être l’inventeur et que vous allez avoir du mal à partager avec les autres

2. Vous avez besoin de gagner de l’argent rapidement, cela sera impossible avec une association et ne faites pas l’erreur de considérer que le matériel acheté avec votre association pourra ensuite être récupéré pour votre activité commerciale, cela ne sera pas possible

3. Vous avez un projet réellement entrepreneurial, qui ne s’applique fondamentalement pas au domaine associatif. Pensez que les fonds des associations sont des fonds généralement dits « publics », telles des salles municipales ou des subventions. Non seulement votre projet ne sera pas forcément lisible pour ces institutions qui auront l’impression, à raison, d’avoir affaire à une entreprise déguisée. Mais de plus vous serez très rapidement bloqués dans votre expansion notamment par l’obligation d’avoir un Conseil d’Administration, des adhérents, et une comptabilité publique ou en tout cas consultable à tout moment. Le coeur de votre projet doit être ce que l’on appelle « le bien commun ».

Vous avez une idée mais ne savez pas si vous pouvez la monter en association?

Tout d’abord, regardez si vous correspondez aux critères précédemment énoncés, cela va décanter le problème. Ensuite rien ne vous empêche de monter une association pour démarrer votre projet, puis ensuite parallèlement une entreprise qui pourra vous permettre d’étendre vos idées différemment. A ce moment, vous ferez le choix soit de quitter le Conseil d’Administration de votre association, soit tout simplement de la dissoudre, c’est tout à fait possible.

Un point de veille important : l’accueil de public. Ce n’est pas un hasard si très souvent l’accueil du public est confié à des organismes d’état telles des mairies ou des communautés de commune, ou à des associations. Je pense notamment aux crèches, aux accueils de loisir, aux médiathèques… Légalement c’est une énorme responsabilité qui engage beaucoup de contraintes, parfois difficiles à engager pour des entreprises. La structure associative est souvent plus souple et permet une négociation avec la Mairie, la préfecture et le SDIS plus aisée qu’en entreprise.

Il est tout à fait possible de faire cohabiter une entreprise et une association, d’excellents projets sont en place comme par exemple le parc d’immersion Rustik. Dans ce cas, une entreprise prend la responsabilité de la vente des places, des assurances, de la communication, tandis qu’une association de bénévoles s’occupe de toute l’animation du lieu. C’est à mon sens un partenariat extrêmement prolifique.

Créer une association avec un Conseil d’Administration fantôme afin de vous faire rémunérer en tant que prestataire ou directeur est peut-être un conseil que l’on vous donnera souvent, sous couvert du « tout le monde le fait ». Je vous le déconseille fortement. Déjà car vous aurez l’épée de Damoclès au dessus de la tête en permanence en cas de contrôle de l’administration, ce qui va rapidement vous obliger à des accrobaties administratives pénibles. Mais aussi car au final vous ne remplirez pleinement aucune des conditions ni de l’associatif, ni de l’entrepreneuriat, ce qui fait un « ni-ni » dommageable à votre projet.

LISTE DE RESSOURCES

Association et fiscalité liée à la non concurrence (LIEN)