Mon site web est mort. Le vôtre aussi ?

Je crois que mes sites web sont en train de mourir.
Pas de bug, pas de piratage, juste une lente obsolescence. Une mort par lassitude technologique.

Je me souviens du temps où j’apprenais à coder avec Notepad. Des balises <table> et <bold> qu’il fallait fermer à la main, des pages légères comme des plumes… et pourtant tout fonctionnait.
C’était simple, clair, presque artisanal.

Depuis, tout est devenu “mieux”. Enfin, plus complexe surtout.
Chaque semaine, un module à mettre à jour. Tous les quatre mois, une vérification de sécurité. Tous les deux ans, un changement de protocole qui oblige à tout recommencer.
Quand on gère plusieurs sites, on finit par se demander : à quoi bon ?

Je me pose souvent la question : est-ce qu’il ne vaudrait pas mieux tout fermer, et me contenter d’un réseau social ?
Mais non. Instagram ne correspond pas à mon besoin.
Twitter (pardon, X) est un champ de ruines.
LinkedIn me fatigue.
Et les alternatives plus libres, personne n’y va vraiment.

Alors je persiste.
J’aime cette idée de posséder mon petit espace d’hébergement, ce morceau d’internet qui n’appartient qu’à moi.
Mais même là, tout est conditionné par des règles techniques mouvantes, par des normes invisibles.
Et si, à force d’entretenir nos sites, nous étions en train d’entretenir un monde déjà en train de disparaître ?

Car voici ce que je crois :
dans peu de temps, le web que nous consultons sera généré en direct, sur mesure, par des intelligences artificielles.
Chacun aura son internet, façonné selon ses goûts, ses opinions, ses émotions.
Le web commun – celui que nous avons connu – pourrait bien cesser d’exister.

Alors, que faire ?
Peut-être faut-il revenir à l’artisanat numérique.
Continuer à écrire, à publier, à documenter, manuellement.
Agir comme des imprimeurs du XXIᵉ siècle : écrire pour que quelque chose reste.

Ce site, 742.fr, sera ma contribution.
Un espace vivant, imparfait, où les idées se déposent avant que les machines ne les lissent.
Je vais voir ce que cela donne.
Et puis je vous en reparle.

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